Perles de Tahiti

I – Introduction

Perle de TahitiLes perles de culture de Tahiti sont composées de concrétions sécrétées par une espèce d’huître à lèvres noires – la Pinctada Margaritifera – élevée principalement dans les lagons de Polynésie française. Ces perles sont donc composées d’une succession de couches épaisses de nacre contenant des substances organiques et du carbonate de calcium sous forme d’aragonite..

Les variétés de formes, de diamètres, de qualité et les reflets de couleurs naturelles allant du gris pâle au noir anthracite constituent les principales caractéristique de la perle de Tahiti..

En Polynésie française, l’appellation commerciale « Perle de culture de Tahiti » est exclusivement réservée aux perles obtenues à partir de la greffe d’une Pinctada Margaritifera. De telles perles offrent une couche continue de nacre sur plus de 80% de la surface et ne montrant pas le nucleus (noyau).

Toute marchandise ne répondant pas à ces critères ne peut être appelée « perle de Tahiti » et sera considérée comme un rejet.

Autres critères officiels de rejet d’une perle de Tahiti :

  • perle dont l’absence de marques normales de pigmentation laiteuse occupe plus de 20% de la surface
  • perle sans lustre, présentant une surface terne
  • perle présentant des imperfections sur plus de 50% de sa surface

II – Le diamètre

Lorsque les perles de Tahiti sont récoltées, le perliculteur pratique un premier tri pour écarter les rejets. Puis il classe les perles en fonction de leur diamètre, de leur forme et de leur qualité.

diamperles1La perle de Tahiti est classée en fonction de son diamètre le plus petit, de millimètre en millimètre, dans une fourchette allant en général de 8 à 14 mm. Cette opération est effectuée à l’aide d’un tamis calibré. Certaines perles atteignent 16 mm et très exceptionnellement 18 mm.

A ce jour, le record de diamètre est de 21 mm.

III – La forme

Au stade de la production, on retient 4 formes de base :

  • Ronde et semi-ronde
  • Semi-baroque
  • Cerclée
  • Baroque

Pour certains créateurs de bijoux, la forme ne constitue qu’un facteur de design. Pour ces artistes, toute forme est source d’inspiration et partage une égalité esthétique telles que les courbes sensuelles des gouttes, ou les lignes flottant librement des nombreuses formes baroques.
La plupart des bijoutiers s’accorde à dire qu’il est difficile de favoriser une forme plutot qu’une autre. Un créateur new-yorkais aurait déclaré : « une perle nue à l’allure ingrate deviendra un objet de beauté si elle est correctement montée ».

  • Les perles rondes sont des sphères quasi-parfaites dont les variations de diamètre sont inférieures à 2%. Ces perles rondes sont les plus recherchées, et bien sûr les plus rares des perles de Tahiti.

Perles rondesQuand on considère le fait qu’une perle mettra 2 ans à grandir à l’intérieur d’une huître, la probabilité d’une accumulation de nacre égale et parfaitement sphérique est faible. Un vendeur de perles expérimenté déclarait que les perles réellement rondes ne constituent que 10% maximum d’une récolte, la norme étant de 5%. Ce pourcentage, ajoute-t-il, diminue encore quand on prend en compte les nombreuses perles rondes tellement abîmées qu’elles ne peuvent être montées. Pas étonnant donc que, toute chose étant égale, les perles de culture tahitiennes rondes de belle qualité sont les plus rares et les plus chères du lot.

Les perles de Tahiti étant dans la grande majorité des cas destinées à la bijouterie, le manque de perles rondes ne doit pas être considéré comme un problème. Au contraire, la grande variété de formes différentes (et plus abordables) doit être considérée comme un véritable atout pour les bijoutiers spécialisés dans la perle.

  • Les perles semi-rondes sont des sphères légèrement imparfaites dont les variations de diamètre sont comprises entre 2% et 5%.

Perles Semi-rondesToutefois, les perles de forme semi-ronde peuvent donner le même résultat une fois montées sur un apprêt que les perles rondes et ce, pour un prix moins élevé. Dans de tels cas, les légères imperfections et même les élongations visibles peuvent être bien dissimulées voire complètement masquées.

  • Les perles semi-baroques offrent au minimum un axe de rotation et sont réparties en 4 sous-catégories : goutte, bouton, poire et « ovale »

Perles semi-baroquesBouton – Goutte – Poire

  • Les perles cerclées sont caractérisées par des striures, des anneaux ou des rainures régulières, perpendiculaires à l’axe de rotation, qui couvrent plus d’un tiers de la surface de la perle. Les perles cerclées, qui comptent en moyenne pour 25-30% de la production de perles, semblent exacerber l’imagination de nombreux créateurs de bijoux.

ringed2Personne ne sait pourquoi les perles cerclées sont si couramment rencontrées dans les récoltes. Peut-être est-ce dû à l’espèce d’huître utilisée pour les cultiver. Mais quelles qu’en soient les causes, ces perles offrent souvent un jeu de couleurs varié et nuancé.

Les créateurs s’appuient souvent sur leur prix plus bas et leur fort attrait auprès du public pour y insérer des lignes de métaux précieux (parfois accentuées de diamants) dans leurs rainures. Ces lignes permettent de subdiviser la perle en plusieurs sphères de couleurs contrastées.

  • Les perles baroques ne présentent aucun axe de symétrie. Etant donné l’impact important du design sur l’aspect final de la perle, il n’est pas surprenant de voir que les spécialistes de la perle noire de Tahiti admirent les perles aux formes baroques.

Perles baroquesIV – La qualité

  • L’épaisseur de la nacre

Cet aspect affecte la durabilité et parfois la beauté de la perle de Tahiti. Les manipulations nécessaires à la création du bijou, à son transport, puis le fait d’être portée, entrainent inévitablement une légère abrasion de la délicate couche de nacre enrobant le noyau.

Si une perle de culture présente dès le départ une épaisse couche de nacre (et qu’on y apporte un minimum de soin), ce processus d’abrasion n’aura pas d’effet visible pendant de nombreuses années. Dans le cas contraire, la couche de nacre, trop fine et donc plus fragile, s’abîmera rapidement et laissera apparaître le noyau.

  • Le lustre, la brillance, l’éclat

Ce critère mesure la qualité de réflexion de la lumière sur la surface de la perle. On dit d’une perle que son lustre est élevé, voire très élevé, lorsque les reflets obtenus sont brillants et précis. Si le reflet de la lumière est faible et diffus, les perles sont dites ternes.

choose2-150x137Grâce à la qualité de son lustre et à la brillance de ses reflets, la perle de culture de Tahiti rivalise fortement avec les perles en provenance du Japon. En fait, les perles de Polynésie française présentent souvent une telle finition en terme de reflet et de brillance que leur apparence générale fait penser à de petits objets métalliques brillants. Le seul inconvénient de cette analogie est qu’elle suggère une beauté froide comme l’acier.

En réalité, le lustre des perles de Tahiti contient une forme de chaleur et est quelque chose d’unique à cette variété de perle de culture. De cela résulte que le degré de lustre sélectionné varie d’un bijoutier à un autre.
Certains, se basant sur le fait qu’à l’origine la perle naturelle (non-cultivée) de Tahiti présentait généralement une finition plus mat, préfèrent les perles de culture de Tahiti plus douces, avec une surface satinée représentative de sa variété naturelle. D’autres au contraire privilégient les perles très brillantes pour lesquelles Tahiti excelle. Si le lustre est effectivement un des aspects qui différencie la perle de culture de la perle naturelle, ils vous diront que ce critère doit être mis en valeur, et pas le contraire.

Enfin, des bijoutiers vendant une large gamme de perles de Tahiti adoptent une conduite plus pragmatique basée sur le meilleur de ces 2 mondes : lustre ou pas, la perle de Tahiti est comme sa couleur, toujours naturelle.

  • La surface

Les revendeurs de perles discutent du degré d’absence de défaut de surface d’une perle en utilisant le terme « taché », terme bien négatif pour décrire un cas bien courant.
D’autres acteurs de la perle de Tahiti préfèrent utiliser simplement le terme plus neutre de « surface » pour discuter – et parfois évaluer – de la présence ou de l’absence d’imperfections d’une perle. Dans le monde de la perle en général, on parlerait alors de « clarté ».

Les producteurs de perles de culture de Tahiti utilisent les 4 lettres de A à D pour nommer les 4 classes décrivant la qualité de surface d’une perle.

quality_01Les perles de qualité A présentent une surface entièrement lisse et plane, pouvant inclure une ou 2 toutes petites imperfections (qui seront cachées par le trou de fixation), visibles à l’œil nu mais confinées sur moins de 10% de la surface. Ces perles offrent un très beau lustre. Seul un très petit nombre de perles mérite cette qualification et leur extrême rareté entraîne une augmentation significative de leur coût. Dans la plupart des cas, vous rencontrerez des perles de qualité B ou inférieure.

Les perles de qualité B sont des perles de qualité A présentant des imperfections comprises entre 10 et 30% de leur surface, avec un lustre moyen ou beau.

Les perles de qualité C présentent de légères imperfections localisées sur au plus 2/3 de la surface totale avec un lustre moyen. Plus nombreuses, on peut cependant les associer avec des pierres précieuses pour obtenir de très jolis bijoux.

Les perles de qualité D présentent de légères imperfections sur plus de 2/3 de la surface totale, sans pour autant présenter de profonds défauts. On parle également de catégorie D pour des perles présentant de profondes imperfections mais concentrées sur moins de la moitié de la surface totale de la perle, et avec un léger lustre. Cette classe est la plus basse des 4. De nombreux professionnels pensent que cette catégorie de perle devrait plutôt s’intituler « bons rejets » et être retirée de la vente.

V – La couleur

Couleur des perlesDans la plupart des cas, plus une perle de Tahiti est sombre, plus sa valeur est élevée. Les plus belles perles noires de Tahiti présentent également des nuances de couleurs d’un vert appelé « vert paon ». Une perle sans nuances de couleurs est dépréciée et peut valoir jusqu’à 50% de moins qu’une perle comparable en terme de taille et de qualité qui présenterait ces nuances. Les perles de culture aux teintes brunâtres sont également peu appréciées.

On retrouve également sur la perle de Tahiti d’autres nuances de couleurs telles que le rose, le bleu, l’or, l’argent ou un rouge violet appelé « aubergine ». Ces différents tons peuvent se présenter sous la forme de combinaisons variées et doivent être considérés comme un atout quant à l’estimation de la valeur finale de la perle.

  • De quels facteurs dépend la couleur d’une perle ?

Beaucoup de producteurs de perles aimeraient avoir une réponse précise à cette question. Ils pourraient alors contrôler la couleur des perles de leurs récoltes. Mais on ne peut que se baser sur des réponses partielles et les indices suivants pour y répondre :

– La variété des huîtres : Les huîtres diffèrent dans leur potentiel à produire certains types de couleur de perles. Ainsi, la perle de Tahiti est cultivée dans l’huître à lèvres noires car les autres variétés d’huîtres ne produisent pas de perles de cette couleur. Même si les producteurs de perles ont connaissance de la nécessité d’utiliser la Pinctada Margaritifera pour produire la perle de Tahiti, personne ne sait à l’heure actuelle comment lui faire produire une perle d’une couleur prédéterminée. La perle ainsi produite finira peut-être par présenter une couleur blanche, dans les tons gris ou encore noire, bronze, verte ou violette.

– La qualité de la nacre : Si la couche de nacre est très fine, la couleur finale sera laiteuse et sans nuance de teintes. En plus de l’incidence du nombre de couches de nacre, la couleur de la perle dépend de l’épaisseur de chacune de ses couches de nacre.

– L’environnement naturel et la qualité de l’eau : Certaines théories prétendent que l’eau dans laquelle sont cultivées les perles contient des éléments intervenant sur la couleur finale de la perle.

– La couleur originale du tissu inséré avec le noyau : cet aspect concerne la couleur du morceau de nacre prélevé dans le manteau (partie de l’huître sécrétant la nacre) d’une autre huître et qui est introduit en même temps que le noyau dans l’huître productrice, permettant à la perle de culture de se développer.

  • Quelle couleur choisir ?

La grande majorité des experts de perles de Tahiti s’accordent à dire que le choix d’une couleur particulière doit être effectué en fonction de la personne qui portera les perles. D’autre commerçants de perles conseillent une couleur en fonction de sa popularité dans une zone géographique spécifique.

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