Plantes et végétaux

En raison de l’isolement des îles, deux traits majeurs caractérisent la faune et la flore terrestre de la Polynésie française : un fort taux d’endémisme pour un faible nombre d’espèces.

Endémisme végétal exceptionnel dans les îles hautes …

Il existe environ un millier d’espèces végétales en Polynésie, contre 3500 en Nouvelle-Calédonie et 5000 en Nouvelle-Guinée. La plupart d’entre elles se trouvent sur les îles hautes où les conditions de pluviométrie, d’humidité, d’altitude et d’exposition au soleil sont favorables à la naissance d’une végétation différenciée s’étendant de la plage aux montagnes. Ainsi 40% des végétaux sont spécifiques à ces îles (endémiques).

Les sommets

Fougères de PolynésieLes fougères, comme la fougère arborescente, apprécient tout particulièrement ces endroits humides et venteux. Celles-ci constituent le groupe végétal le plus important puisqu’elles rassemblent 31 % de la flore et sont couramment utilisées dans la réalisation de couronnes de fleurs ou de décorations végétales lors des fêtes.

A l’intérieur des vallées qui retiennent naturellement l’eau, on trouve le mape dont le fruit rappelle la châtaigne, le fe’i un bananier sauvage dont le fuit est un ingrédient essentiel au ma’a Tahiti (repas traditionnel). Ces vallées abritées accueillent également le noni dont les fruits sont utilisés en médecine traditionnelle, et la vanille.

La vanille

Fleur de Vanille de TahitiCette plante originaire d’Amérique centrale et importée en Polynésie en 1848 est en réalité une liane de la famille des orchidées ayant besoin d’un support auquel s’agripper.
Ses fleurs par nature stériles doivent être fécondées à la main car la Polynésie, contrairement aux autres pays cultivateurs, ne possède pas de pollinisateur naturel. Cette étape appelée le mariage donnera naissance 9 mois plus tard à des gousses pouvant mesurer de 15 à 20 cm.Si ce véritable « or brun » fut jadis Gousse de Vanille de Taha'aexploité à grande échelle (la Polynésie était le second exportateur derrière Madagascar dans les années 50) la vanille est aujourd’hui devenu un produit rare et non moins prisé produit sur les îles de Raiatea, Tahaa et Huahine. En effet le travail de fécondation à la main a rendu la vanille de Tahiti bien trop coûteuse pour résister à la concurrence de Madagascar notamment.

FrangipaniersEnfin plus près du littoral se développent des espèces comme le frangipanier, le tamanu, dont le bois sert en menuiserie et dans la construction navale, ou encore le aito dit « arbre de fer » en raison de la solidité de son bois.

C’est aussi en bord de mer que l’on trouve les célèbres cocotiers: importés lors des premières migrations, ils sont devenus depuis un élément essentiel du rêve polynésien.

Le cocotier

Diffusé dans toutes les îles, il est vite devenu l’arbre à tout faire. En effet, dans le cocotier, tout est bon ! Des palmes aux racines toutes les parties étaient utilisées brutes ou travaillées, dans tous les domaines de la vie.

CocotierLe cœur des jeunes feuilles, très tendre, se mange en salade. La noix dont on consomme aussi l’eau donne, après pressage de l’amande râpée, le fameux lait de coco.
C’est cette même amande qui une fois séchée donnera du coprah, principale source de revenu des habitants des Tuamotu, qui lui-même une fois préssé donnera de l’huile, base du monoi.
Vingt cocos séchées et pressées donneront ainsi 3 litres d’huile dans laquelle doivent macérer des fleurs de tiare en bouton pendant une dizaine de jours. Le monoi, « huile parfumée » en français, contient une forte concentration en actifs hydratants, nourrissants et adoucissants qui en fait une huile de beauté utilisée dans la fabrication de cosmétiques.

Les palmes tressées deviennent des nattes, des tuiles de toitures, des chapeaux ou des paniers. Leurs nervures secondaires, le niau, fines tiges, servent de brochettes et de balais.

La bourre qui recouvre la noix, tressée ou cordée, servait à toutes les ligatures chez les anciens et reste aujourd’hui encore un lien végétal d’un très bel ocre, utilisée dans la décoration et en bijouterie artisanale. ·

Le tronc est encore employé à l’occasion comme matériau de construction, son écorce et ses racines entrent dans la composition de médicaments.

… et atolls pauvres en plantes

Les atolls ne comptent qu’une centaine d’espèces végétales (dont 7 sont endémiques) du fait de la pauvreté et de la salinité de leur sol auxquelles les plantes se sont adaptées de différentes façons.

D’abord par des racines étendues et dispersées afin de capter un maximum d’eau comme le miki miki, un arbuste à bois rouge très dur. Ensuite par des feuilles de petites tailles pour minimiser la transpiration tel le u’u, un arbuste à rameaux dressés. Ou encore par des parties aériennes réduites caractéristiques d’arbres que l’on trouve également sur des îles hautes (le pürau, le miro).

PandanusDes espèces comme le pandanus ou le pisonia ne poussent que dans des endroits plus éloignés de la mer où la salinité de l’air est moins importante. Le pandanus est très utilisé pour le tressage car ses feuilles simplement séchées au soleil ou blanchies dans un bain de citron offrent la souplesse et la résistance nécessaires à la création de chapeaux, éventails, et autres paniers de toutes formes. D’autres part, les feuilles de pandanus sont largement utilisées pour la construction des toits des fare dans les hôtels, ce qui a pour partie permis de sauver cette tradition.


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