Origine des langues polynésiennes
Les langues polynésiennes dérivent toutes de l’indo-malais, aujourd’hui appelées langues austronésiennes. Cette filiation a été établie au 18ème siècle par les linguistes européens grâce à Ahutoru, le 1er tahitien ramené par Bougainville lors de son passage à Tahiti. L’austronésien s’est séparé en deux branches :
- les langues du Pacifique oriental, ou langues océaniennes (Polynésie française, Hawaii, Cook, Nouvelle-Zelande)
- les langues du Pacifique occidental (Philippines, Indonésie….).
Du fait de l’éloignement des archipels, il n’y a pas en Polynésie française une langue mais des langues polynésiennes que l’on nomme sous le terme générique Reo Ma’ohi. La désignation de la langue se réfère au nom du peuple de l’île ou de l’archipel qui la parle. On peut ainsi distinguer 5 langues polynésiennes parlées sur le Territoire :
- dans l’archipel de la Société : le tahitien ou le reo tahiti
- dans l’archipel des Tuamotu: le paumotu ou le reo pa’umotu
- dans l’archipel des Marquises: le marquisien ou le reo ‘enata
- dans l’archipel des Australes : la langue des australes ou le reo tuha’apae
- dans l’archipel des Gambiers: le mangarévien ou le reo ma’areva.
Par ailleurs, en raison du peu de contacts existant entre les habitants d’un même archipel, il existe des différences sensibles dans la langue parlée d’une île ou d’un atoll à l’autre. La langue la plus répandue est le reo tahiti car les habitants de l’archipel de la Société sont les plus nombreux. De ce fait c’est le reo tahiti qui est utilisé comme la langue de communication pour l’ensemble de la Polynésie.
Charactéristiques du Reo ma’ohi
Les missionnaires anglais furent les premiers à imprimer des livres en tahitien après s’être décidés à utiliser l’alphabet latin pour transcrire la langue tahitienne exclusivement orale jusqu’à lors. Le 8 mars 1805, un alphabet uniforme est adopté par les missionnaires sur proposition de John DAVIS, historien-linguiste gallois, avec l’utilisation de 8 consonnes f,h,m,n,p,r,t,v et de 5 voyelles a,e,i,o,u.
Si la langue tahitienne ne comprend que peu de mots (environ 1000), sa structure et sa prononciation si éloignées des langues européennes peut rendre son apprentissage difficile pour les européens. le « r » se roule et le « h » est aspiré, le « u » se dit « ou » et le « e » « é » ou « è ». De plus en plus de mots tahitiens sont mélangés à la langue française tel que motu (île), api (nouveau), popaa (européen), tinito (chinois), poti marara (bonitier), uru (fruit de l’arbre à pain), tane (homme), vahine (femme), fare (maison) ….
L’autre langage utilisé à Tahiti, après le tahitien et le français, est le langage des yeux : un haussement de sourcils voulant dire oui ou bonjour.
Réhabilitation du Reo ma’ohi
En 1975, l’Académie tahitienne composée de 20 membres est crée. Ainsi, après avoir été considérée comme langue étrangère pendant plus de 40 ans au milieu du 20ème siècle, le tahitien fait sa réapparition dans les écoles en 1982 où il est désormais enseigné tout comme le français.
En 1980, l’Assemblée territoriale prend une délibération faisant de la langue tahitienne la langue officielle du territoireau même titre que le français. Cependant, ceci n’a pas été repris par le statut de la Polynésie française en 1996, la Constitution française ne permettant pas encore de reconnaître plusieurs langues officielles pour le Territoire français. Ainsi au niveau officiel, la langue tahitienne ne peut être considérée que comme une langue régionale.
Depuis 1999, le 28 novembre de chaque année est le jour du Reo ma’ohi.
Lexique de Reo ma’ohi
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Sources :
– Ministère de la culture
– Parler Tahitien, by D.T Tryon